Développement responsable

Alliance nouvelles voies – DURABILITÉ – traitement des résidus

Les efforts déployés par l’industrie canadienne des sables bitumineux pour réduire son empreinte écologique ont permis de réaliser des travaux d’importance mondiale visant à réduire l’impact de ses activités sur l’air, l’eau et le sol, et à soutenir la biodiversité dans la forêt boréale de l’Alberta. 

L’industrie aspire à devenir un chef de file mondial en matière de gestion de l’environnement. 

Voici un exemple des travaux en cours de réalisation par les entreprises de l’Alliance nouvelles voies : le traitement de l’eau et des résidus. 

Utiliser le spectre de la lumière pour connaître la composition des résidus 

C’est le directeur de thèse d’Iman Entezari, Benoît Rivard, de l’University of Alberta, qui l’a initié aux résidus, les matériaux résiduels issus de l’exploitation des sables bitumineux. « Il pensait que mes formations à titre d’ingénieur en géomatique et en télédétection pourraient s’appliquer à la gestion des résidus », se souvient M. Entezari. « Je suis reparti et j’ai cherché tout ce que je pouvais trouver sur les termes “résidus” et “sables bitumineux”. »

La géomatique est une science qui englobe un ensemble de méthodes et de technologies permettant de recueillir et d’analyser des données géospatiales relatives à la surface de la Terre. On l’utilise régulièrement pour prendre de meilleures décisions là où la localisation est importante, par exemple dans le cadre de l’aménagement urbain. La spécialité de M. Entezari est l’imagerie hyperspectrale (IHS), une technique de pointe qui analyse les réflexions d’un large spectre de lumière pour fournir une « image » à haute résolution d’objets ou de matériaux dans les moindres détails. 

« L’imagerie hyperspectrale utilise une large gamme du spectre de la lumière pour voir des choses que l’on ne peut pas voir à l’œil nu », explique M. Entezari. « Elle rend visible l’invisible. » Il s’est intéressé à la manière dont cette technique pouvait être utilisée pour caractériser les résidus en identifiant et en cartographiant leurs composants spécifiques, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.  

Comprendre la composition des résidus 

La gestion des résidus repose sur la connaissance de la composition précise des résidus à tout moment, au fur et à mesure qu’ils se transforment, passant d’un mélange liquide à un matériau adéquat pour la remise en état des terres. En ce moment, ces informations sont obtenues en prélevant des milliers d’échantillons dans les bassins de résidus et en les envoyant dans des laboratoires pour les faire analyser. M. Entezari envisage d’utiliser l’IHS pour surveiller de façon continue la composition des résidus sur le site. Cela permettrait aux producteurs de mieux comprendre leur composition et, en conséquence, de les gérer de manière plus efficace. 

La thèse de doctorat de M. Entezari, intitulée Applications of Remote Hyperspectral Sensing in the Characterization of Alberta’s Oil Sands Tailings, portait sur la façon dont l’IHS pouvait jouer ce rôle de surveillance. Ses recherches ont été cofinancées par COSIA et l’Institute of Oil Sands Innovation (IOSI), puis soutenues par la Chaire de recherche industrielle CRSNG-COSIA en géotechnique des résidus de sables bitumineux de l’University of Alberta.  

Faire passer l’innovation à un échelon supérieur 

Quelques années plus tard, M. Entezari présentait les conclusions de sa recherche doctorale dans le cadre d’une conférence sur les résidus, à laquelle assistait Jamie Sharp, de la ConeTec Investigations Ltd., une société internationale spécialisée dans l’étude géotechnique des sites. « Il m’a approché par la suite et m’a dit qu’il pensait que la société pouvait faire passer la technologie de l’IHS à un échelon supérieur », rappelle M. Entezari.

Après avoir terminé des études postdoctorales avec l’appui de ConeTec et de Mitacs, M. Entezari s’est joint à ConeTec en 2018, à titre de spécialiste en recherche et développement. La société a ensuite commencé à perfectionner la technologie de l’IHS avec l’appui des membres de l’Alliance nouvelles voies. Depuis 2019, ils ont testé de petites unités d’IHS portatives, alimentées par un ensemble complexe d’algorithmes, directement sur des sites miniers. À partir d’une sonde insérée dans un seau de résidus, l’équipement tire parti des modèles d’apprentissage automatique conçus par M. Entezari chez ConeTec pour lire et analyser les résidus. Cela fournit une multitude de données et permet d’éviter un traitement en laboratoire long et coûteux. 

Aujourd’hui, ConeTec est sur le point de commercialiser cette innovation et envisage déjà des applications dans d’autres secteurs. M. Entezari s’en réjouit : « C’est formidable de voir ma recherche doctorale se concrétiser. C’est passionnant de voir que ce que j’ai commencé il y a dix ans est maintenant utilisé sur le terrain par l’industrie. »

Découvrez-en plus sur les efforts déployés par les membres de l’Alliance nouvelles voies pour favoriser un développement responsable de l’industrie des sables bitumineux.